Bienvenue à votre visite virtuelle du Havre de la découverte
Entrez dans le passé avec notre visite virtuelle de cet établissement naval britannique du 19e siècle! Tout au long de cette visite, vous trouverez des descriptions détaillées et des informations sur l’histoire du site, accompagnées de photos captivantes et de clips audio. Profitez de votre visite!
Bienvenue au Havre de la découverte
1817 – 1856
Situé le long de la superbe Baie de Penetanguishene, ce site historique pittoresque est une reconstruction de la base navale et militaire britannique d’origine du 19e siècle. Conçue lors de la guerre de 1812, la construction proprement dite d’un Établissement naval devra attendre que la paix soit rétablie. Devenue opérationnelle au début de 1817, la base servait de lien d’approvisionnement important vers les avant-postes britanniques plus au nord, et protégeait les cadeaux destinés aux alliés autochtones de la Grande-Bretagne. Un chantier naval prenait soin d’une grande variété de navires, certains encore actifs et d’autres mis en retrait définitif. De petits détachements de soldats furent envoyés à Penetanguishene pour soutenir l’opération.
Bien que l’Établissement naval se soit agrandi jusqu’à accueillir plus de 70 personnes en 1820, les réductions financières dans les années qui ont suivi ont considérablement réduit l’opération navale à seulement une poignée de personnel de base. En 1828, une garnison britannique sur l’île Drummond est transférée à Penetanguishene et la base devient alors une base navale et militaire. En 1834, la Marine britannique se retira complètement de Penetanguishene, laissant l’installation aux seuls soins des militaires, qui occupèrent le site jusqu’en 1856.
Votre visite commence dans la partie du site historique de l’Établissement naval et se poursuit au nord, dans la direction de l’Établissement militaire. Bien qu’il ne reste aucune structure originale de l’Établissement naval, sa reconstruction été basée sur des documents historiques et on a tenté de respecter la disposition originale des édifices, représentant la période culminante de l’activité navale, allant de 1817 à 1822.
En 1793, le premier lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, John Graves Simcoe, conscient de la vulnérabilité de la jeune colonie à toute attaque, entreprit l’élaboration d’un plan pour en assurer le développement et la protection. Dans le cadre d’une stratégie globale de défense, le port de Penetanguishene semblait un emplacement idéal pour un établissement naval. Située à l’abri des regards, au large de la Baie Georgienne, la Baie de Penetanguishene était bien adaptée pour accueillir de gros navires, en raison de sa longueur et de sa profondeur. De plus, la colline à plusieurs niveaux était idéale pour la construction défensive.
La guerre de 1812 a mis à jour la nécessité pour les Britanniques de protéger les lignes de ravitaillement vers les bases du nord-ouest et d’assurer leur supériorité sur le lac Huron. À la fin de 1814, les travaux préparatoires ont commencé pour la construction d’un Établissement naval – mais ils n’ont pas duré longtemps. La signature du Traité de Ghent à la fin décembre 1814 a mis fin aux hostilités entre l’Angleterre et les États-Unis. Lorsque cette nouvelle parvint à Penetanguishene en mars 1815, tout le travail à l’avant-poste cessa et tout le personnel fut redéployé.
Mais les tensions d’après-guerre suscitèrent des inquiétudes quant au maintien des lignes défensives et des routes d’approvisionnement sur le lac Huron. La construction de la base de Penetanguishene devint à nouveau une priorité et les opérations débutèrent en 1817. La même année, des diplomates britanniques et américains signèrent un accord connu sous le nom de l’accord Rush-Bagot, qui limitait le nombre de navires armés que chaque partie pouvait avoir sur les Grands Lacs. Résultat : deux navires anglais de ravitaillement, le HMS Tecumseth et le HMS Newash, eurent besoin d’un port où ils pourraient être amarrés et entretenus tandis que leurs armes, leurs voiles et leurs gréements étaient remisés, prêts à reprendre du service si besoin. Les deux navires furent envoyés à Penetanguishene au début du mois de juin 1817 et mis au sec à la fin du mois.
Avec son objectif initial légèrement modifié pour répondre aux besoins en temps de paix, l’Établissement naval s’est développé rapidement. À son apogée en 1820, les nombreux membres du personnel de la base comprenaient des marins, des travailleurs civils, des officiers de la marine et leurs épouses, ainsi qu’une garde militaire.
Arrêts de la visite
1. Le quai du roi et l’entrepôt naval


Le quai était un endroit essentiel – le point d’arrivée et de départ pour tous les approvisionnements et le personnel.
Le magasin adjacent de trois étages contenait les divers approvisionnements nécessaires à l’établissement naval.
Le quai du roi et l’entrepôt naval
Le quai du roi était un point d’accostage pour les goélettes de transport acheminant des marchandises et du personnel sur le lac Huron. Les barils et les caisses étaient déchargés par les marins et transportés jusqu’à l’entrepôt naval pour être traitées, tandis que les charpentiers effectuaient les réparations nécessaires.
Au plus fort de l’activité, en 1820, l’Établissement naval de Penetanguishene étaient le port d’attache de plus de vingt navires de tailles variées, y compris deux navires mis au sec, trois navires de ravitaillement actifs et une collection de plus petites embarcations.
A côté du quai du roi se trouvait l’entrepôt naval, une grande bâtisse de trois étages, avec un stock de provisions pour dix-huit mois, des réserves de médicaments, des draps et couvertures, et des vêtements, ainsi que toute sorte d’outils et de matériel.
Les gréements et les voiles des navires de guerre y étaient entreposés, ainsi que l’artillerie des navires et d’autres petites armes. Il stockait également une grande quantité de marchandises destinées à être distribuées comme cadeaux aux alliés autochtones de la Grande-Bretagne à l’avant-poste nord de l’île Drummond.
Pour protéger les biens entreposés, des inventaires complets de toutes les marchandises entrant et sortant de l’entrepôt étaient nécessaires. Des enquêtes trimestrielles étaient réalisées dans tous les magasins pour assurer leur sécurité et surveiller leur état. Pour plus de protection, l’entrepôt était entouré d’une haute palissade et était régulièrement patrouillé par une garde militaire.

2. HMS Tecumseth


À l’exception d’un dernier voyage en 1819, la goélette de transport armée HMS Tecumseth se trouvait dans un état normal près du quai.
HMS Tecumseth
Mis en service à Chippewa en septembre 1815, et baptisé du nom du chef Shawnee Tecumseth, allié des britanniques, le HMS Tecumseh a servi de navire de transport des troupes et du ravitaillement sur le lac Érié, pendant deux ans. Il portait le gréement d’une goélette à hunier et son équipement défensif comprenait deux canons de 24 livres. Le HMS Tecumseth venait tout juste d’être transféré au lac Huron au printemps 1817 lorsque l’accord de Rush-Bagot l’obligea à rester amarré à Penetanguishene à la fin du mois de juin. Après avoir été regréé pour une mission de transport en 1819, il a été remis au sec et n’a plus jamais navigué. D’ici 1828, le HMS Tecumseth avait coulé au large des Établissements navals où sa coque est restée jusqu’à ce qu’elle soit renflouée en 1953. Vous pouvez voir les vestiges de la coque d’origine dans le Centre HMS Tecumseth du Havre de la découverte.
La réplique actuelle du HMS Tecumseth fut commencée en 1992 et achevée l’année suivante. En 1994, le navire a reçu un mandat historique le rétablissant officiellement comme navire honoraire de la Marine royale. La réplique mesure 38 mètres hors-tout, avec une longueur de pont de 21 mètres. Son barrot, ou largeur, est de 7 mètres. Entièrement gréé de son mât de hune, sa hauteur de mat atteint 32 mètres depuis le pont, et dans son état actuel la hauteur du grand mât depuis le pont est de 18 mètres.




3. HMS Bee

Des trois petits navires de transport actifs sur le lac Huron (Bee, Wasp & Mosquito), c’est l’Bee qui a servi le plus longtemps.
HMS Bee
Construit au dépôt de la Marine anglaise de Nottawasaga (près de ce qui est aujourd’hui Wasaga Beach), le premier Bee était l’un des trois navires de transport à l’Établissement naval de Penetanguishene. Le Bee avait été conçu pour être une goélette avec voile à corne afin de lui permettre d’affronter les eaux des Grands Lacs lorsqu’il transportait du ravitaillement vers diverses destinations. À la suite d’une affectation en tant que mode de transport pour John Galt en 1827, le Bee fut répertorié comme « nécessitant une réparation approfondie », tandis que ses deux navires jumeaux, le Wasp et le Mosquito, déjà mis hors service, ont été décrits comme étant « entièrement pourris ». Bien que les trois navires aient été mis aux enchères en 1832, leur sort final reste inconnu.
La réplique du HMS Bee a été parachevée en 1984 et a reçu ses papiers officiels rétablissant le navire en tant que navire honoraire de la Marine royale. La réplique mesure 29 mètres hors-tout, avec une longueur de pont de 15 mètres. Son barrot, ou largeur, est de 4,5 mètres. Dans son état actuel, la hauteur de son mât, y compris le mât de hune, est de 15,5 mètres, depuis le pont.

4. Les plus petites embarcations


Une variété de petites embarcations faisaient partie du contingent des Établissements pendant la période navale.
Les plus petites embarcations
Une variété de petites embarcations faisaient partie du contingent des Établissements pendant la période navale.
La yole

Décrites comme des embarcations légères, étroites, avec des bordages disposés à clin, la taille des yoles variait normalement entre 5 et 10 mètres de longueur. Souvent équipées de petits gréements, elles pouvaient être ramées avec quatre, six ou huit rames selon la taille et la destination. Les yoles étaient parfois la propriété privée d’un capitaine ou d’un commandant et étaient des embarcations courantes dans le Haut-Canada.
La chaloupe

La chaloupe était généralement une grosse embarcation sur un navire, avec une proue courbée et un tableau arrière large. Elles étaient souvent hissées à la poupe d’un navire plus grand et utilisées pour de petits travaux. Elles ont acquis le surnom de « bateaux de sang » car elles étaient utilisées pour transporter de la viande fraîche d’un rivage à l’autre. Une chaloupe de taille moyenne mesurait environ 5 mètres de long, avec quatre rames, et pouvait être gréée avec un petit mât et une voile.
Le skiff (ou canot)

D’une longueur d’environ 4 mètres et plus petits que les chaloupes, les skiffs étaient généralement des embarcations à deux rames qui pouvaient être adaptées à la navigation à la voile. Ils servaient souvent d’embarcations annexes, car plus adaptés au transfert du personnel important, du navire à la terre ferme.
Les batteaux

Excellents dans les eaux peu profondes, les batteaux à fond plat étaient largement utilisés comme navires de transport par la Marine et l’Armée du Haut-Canada. Ceux qui étaient stationnés à Penetanguishene mesuraient en moyenne environ 11 mètres de long et nécessitaient probablement six rames, avec une rame supplémentaire servant de gouvernail de fortune.
5. Le chantier naval


L’entretien continu des bâtiments et des navires était centré dans la zone du chantier naval et était assuré par une main-d’œuvre civile embauchée.
Le chantier naval
Étant la zone centrale de travail pour l’entretien et la réparation des bateaux et des édifices, le chantier naval était le principal centre d’activité de Penetanguishene. Bien que plus petit que d’autres chantiers navals similaires du Haut-Canada, il avait cependant en commun des éléments clés avec les plus grands chantiers navals britanniques. Une main d’œuvre civile de scieurs, de constructeurs navals et de forgerons était embauchée sur contrat par la Marine royale pour assurer le travail de maintenance des vaisseaux à flot et des bâtiments. Le chantier naval se composait d’une fosse de sciage, d’un séchoir à vapeur pour plier les planches, d’une cale de halage et d’une forge.

6. La fosse à sciage


Toutes les planches nécessaires pour les navires et les bâtiments ont dû être sciées à la main par une équipe de scieurs.
La fosse à sciage
Dans cet abri couvert, les scieurs utilisaient une scie en long pour découper de gros troncs carrés en planches pour les navires de la marine et les édifices. Un homme se tenait debout sur un tronc et utilisait une poignée fixée à la lame de la scie pour contrôler sa direction et assurer une coupe droite. L’homme en dessous de la fosse utilisait un croisillon pour tirer la scie vers le bas à travers le bois, pour le mouvement de coupe. Ces hommes pouvaient produire en une journée de travail, environ 45 mètres de panneaux de conifères (ou 23 mètres de panneaux de bois de feuillus).

7. La chaudière à vapeur et la cale de halage


Les constructeurs de navires ont utilisé des planches cuites à la vapeur ou bien elles ont été montées sur des bateaux qui ont été hissés à terre pour être réparés.
La chaudière à vapeur et la cale de halage
La courbure des coques des navires exigeait le pliage des planches pour permettre de les mettre correctement en place; ce que la chaudière à vapeur permettait de faire. Les planches étaient placées dans des caisses en bois surnommées « cercueils », et la vapeur était créé en chauffant de l’eau dans des chaudières en fer. Les planches absorbaient la chaleur et l’humidité, les rendant flexibles, afin qu’elles puissent être mises en place et attachées, sans qu’elles se brisent.
Alors que les gros navires nécessitaient un carénage au quai principal (et devaient être fortement inclinés sur le côté dans ce but), des réparations pouvaient être effectuées sur des navires plus petits qui étaient alors remontés sur la cale de halage. Les nouvelles planches, une fois en place, étaient fixées avec des clous et les joints étaient alors calfatés en étalant une substance appelée étoupe de teillage. Faite de fibres de vieilles cordes et de résine, l’étoupe de teillage était mise en place en la frappant à l’aide d’un fer en forme de guignette et un maillet en bois, puis était scellée en mettant du goudron par-dessus. Un traitement analogue était utilisé sur les édifices avec un mélange d’argile et de paille pour remplir les fissures entre les troncs de bois.


8. L’atelier du forgeron


Deux forgerons partageaient un petit atelier pour produire les ferronneries nécessaires aux navires et aux bâtiments.
L’atelier du forgeron
Deux forgerons étaient responsables de tous les travaux de ferronnerie de l’Établissement. Avec un feu au charbon de bois alimenté par de l’air provenant de soufflets activés à la main, ils chauffaient le fer jusqu’à ce qu’il devienne souple et malléable. Le travail était souvent répétitif, comme pour la production de centaines de clous forgés à la main. Parfois les tâches étaient plus ambitieuses comme pour le forgeage des boulons de l’accastillage des vaisseaux. De temps en temps, le travail demandait des compétences plus élevées, comme par exemple, pour les réparations sur les pièces mobiles de mousquet.


9. La demeure Métis


Les Métis servaient souvent de guides, de facteurs et d’intermédiaires culturels essentiels entre les populations britanniques et autochtones.
La demeure Métis
Durant la période des expéditions navales, les premiers Métis (de descendance européenne et autochtone), ont joué un rôle crucial en servant d’intermédiaires entre les populations britanniques et les peuples autochtones. Leurs services étaient souvent retenus comme guides et interprètes pour la Marine et les Forces militaires britanniques. Ces Métis étaient emmenés loin de chez eux pendant des périodes prolongées. À l’Établissement naval de Penetanguishene, ils étaient souvent logés dans les baraquements des marins.
En 1828, les Britanniques ont stratégiquement repositionné leur base militaire, la déplaçant de l’île Drummond à Penetanguishene. Des civils (environ 75 familles), y compris de nombreux Métis, ont suivi les Forces britanniques dans cette relocalisation. S’installant sur des terres accordées par la Couronne dans la région de la Baie Georgienne, ces civils ont formé le noyau d’une florissante communauté à Penetanguishene. Ils ont continué de servir de guides et d’interprètes, en plus de fournir une main-d’œuvre qualifiée à la base militaire, en tant que forgerons, bâtisseurs, boulangers et commis.

10. Le bureau du contremaître


Le contremaître des charpentiers de marine, Robert Adams, supervisait l’exploitation du chantier naval à partir de ce bureau et de cet atelier combinés.
Le bureau du contremaître
Robert Adams, le contremaître des charpentiers de marine, supervisait le travail du personnel civil du chantier naval. Le terme « contremaître » dérivait de la pratique consistant à diviser un navire en quadrants pour les réparations, mais un seul quadrant était nécessaire à Penetanguishene, la base étant plus petite. Le rôle principal d’Adams était de maintenir les navires et les bâtiments en bon état. Pour s’assurer que le matériel et les outils étaient disponibles, des visites périodiques de chaque navire, y compris les travaux et les estimations des coûts, étaient effectuées.
Attribuant les tâches et les outils nécessaires aux hommes, Adams supervisait leurs efforts et participait au travail, si besoin. La lourde bureaucratie impliquée dans la demande de matériel et de fonds à l’Angleterre était très frustrante pour Adams, et la lenteur des communications voulaient qu’il soit souvent obligé d’estimer ses besoins jusqu’à un an à l’avance.
Notez la variété d’outils dans cet atelier; elle donne une idée du large éventail des tâches dont le contremaître était responsable.



11. Le bureau du Commis

Le commis en chef George Chiles gérait les tâches administratives quotidiennes de la base, y compris l’assiduité, les salaires et le provisionnement.
Le bureau du Commis
Le poste civil de commis était crucial pour la bonne marche de cet avant-poste isolé. Le commis était responsable du rassemblement régulier (l’appel) de tous les hommes, marquant toutes les inscriptions et décharges dans les livres, et il s’occupait des factures et des bulletins de paie Il devait se déplacer chaque trimestre à York (maintenant Toronto) pour recevoir l’argent pour le paiement des salaires et pour s’assurer par la suite que tout était convenablement déboursé. Le commis supervisait tous les aspects de ravitaillement et de distribution des marchandises, y compris l’inventaire régulier des articles de l’entrepôt. Le commis s’occupait également des écritures concernant toutes les transactions et les affaires officielles de l’établissement en accord avec la structure administrative des plus grands chantiers navales de l’empire.
Le petit bureau fourni par la Marine offrait au commis un espace de travail loin de sa demeure, mais près du chantier. Son importance est significative puisque c’était le seul espace de bureau accordé à un membre du personnel de l’Établissement.
À Penetanguishene, la fonction de commis était tenue par George Chiles, dont les qualifications et le dévouement se reflétait dans les éloges impressionnantes qu’il recevait des officiers de la base.

12. Les casernes des marins


Réparant le gréement et les voiles des navires, coupant du bois et même faisant du jardinage, les marins des établissements prenaient leurs repas, se socialisaient et se reposaient dans la caserne communale.
Les casernes des marins
Un complément régulier de six marins supplémentaires était cantonné à Penetanguishene. La vie sur la terre ferme posait beaucoup de défis pour des hommes habitués à la routine de bord. Toujours responsables du maintien des haubanages et des voiles des navires de guerre désarmés, leurs tâches supplémentaires comprenaient l’abattage des arbres, le coupage du bois de chauffage et l’entretien des jardins. La routine de bord se prolongeait par la pratique navale consistant à fournir les rations et à distribuer les tâches journalières.
Tout le ravitaillement quotidien était rationné : les bougies, le bois, les vêtements et la nourriture. L’alimentation de base des marins se composait de bœuf et de porc salé, de pois secs, de biscuits et de céréales comme l’avoine. Les rations supplémentaires se composaient de fromage, de thé et de café, de chocolat, de rhum et de bière. Les légumes frais provenant des potagers de l’établissement étaient un appoint apprécié. Les repas d’une journée typique pouvaient se composer d’un petit-déjeuner de bouillie d’avoine avec des biscuits, d’un dîner fait de pain et de soupe et d’un souper de ragoût.
Les logements pour les six marins étaient plus spacieux dans les casernes qu’à bord des navires, mais seulement pendant l’été. Pendant les mois d’hiver, l’équipe d’inspection travaillant pour le lieutenant Henry Bayfield était également cantonnée là. L’édifice servait d’abri, de salle à manger et de lieu de distraction.
Souvent, les activités de divertissement des marins consistaient en de jeux de hasard tels que le lancer des anneaux qui se jouait en envoyant des œillets de cordes sur une planche de clou sur le mur ou sur un piquet sur le sol.
Les paris étaient monnaie courante et faisaient l’objet d’articles tels que de la nourriture ou des rations de rhum, des vêtements ou des chaussures. Vouloir échapper à leur situation difficile et isolée conduisait certains marins à l’ivresse ou même à la désertion. Malgré les conditions sévères et la vie difficile, ces hommes pleins de talent ont joué un rôle vital dans le plan défensif du Canada britannique.



13. La maison de l’assistant-chirurgien


Le service à terre signifiait que l’assistant chirurgien Clement Todd devait principalement traiter les piqûres d’insectes, les coupures et les ecchymoses, le sumac vénéneux et les engelures.
La maison de l’assistant-chirurgien
L’assistant-chirurgien Clément Todd a été affecté à la base de Penetanguishene 1819. Le rôle de Todd sur la terre ferme était le même qu’à bord d’un navire, bien que les situations médicales auxquelles il était confronté soient légèrement différentes : piqûres d’insectes, inflammations causées par l’herbe à puce, morsures vénéneuses, gelures et coupures de toutes sortes formaient la plus grande partie de son travail. Après son mariage en 1821, sa femme Eliza l’a rejoint à Penetanguishene.
Les traitements communs au début du dix-neuvième siècle comprenaient la saignée à l’aide d’un bistouri ou de sangsues, et la préparation de pilules et de médicaments. La pratique médicale était encore dérivée des mythes et des traditions et ne se développait que très lentement sur la base de méthodes scientifiques. Todd lui-même affichait une curiosité scientifique aigüe. Il était un botaniste passionné, identifiant et classant de nombreuses plantes communes de la région. Todd a également compilé avec précision des données météorologiques, créant ainsi un dossier détaillé des conditions climatiques à Penetanguishene.
Une visite importante eu lieu en 1825, quand l’explorateur Sir John Franklin a fait une escale de neuf jours à Penetanguishene lors de sa seconde expédition vers le Grand Nord. Franklin fut impressionné par le petit établissement et a beaucoup écrit dans son journal à propos de son emplacement et de son organisation. Franklin était particulièrement impressionné par le travail météorologique de Todd et devait l’inclure plus tard, en annexe de son livre sur l’expédition de 1825.



14. La maison du commis


Pour George Chiles, la capacité d’accueillir des invités occasionnels était un avantage apprécié à cet avant-poste éloigné.
La maison du commis
Le logement de George Chiles était assez confortable pour les normes de l’époque. La possibilité d’accueillir des invités occasionnels était certainement un avantage apprécié dans cet avant-poste éloigné. Sa maison était également un refuge bienvenu après de longues heures passées sur le chantier naval, et un endroit où il pouvait écrire des lettres personnelles à sa famille en Angleterre. Chiles a passé cinq ans à Penetanguishene, retournant en Angleterre en 1822.


15. L’écurie

Le personnel de rang supérieur à la base a été autorisé à avoir des petits luxes agricoles tels qu’une écurie et des poulets.
L’écurie
Ceux qui occupaient des postes d’autorité bénéficiaient de certains luxes; des détails sur l’Établissements naval d’origine indiquent par exemple qu’il y avait des dépendances supplémentaires autour de la maison. Des cuisines séparées étaient courantes pour ceux qui se trouvaient plus haut placés dans la hiérarchie. Des hangars de stockage et des toilettes extérieures faisaient également partie de ce type d’avantages.
On sait que le capitaine et le commis avaient des écuries et celles-ci ont peut-être été bâties aussi pour d’autres membres du personnel de haut-rang.
16. Le cimetière

Datant de la période militaire, les tombes de deux soldats et d’une jeune fille servent de rappel solennel de la rudesse de la vie dans les régions inexploitées du Canada.
Le cimetière
Ces pierres tombales datent de la période militaire du site et servent de rappel solennel de la rudesse de la vie dans les régions inexploitées du Canada. Les soldats (et frères) John and Samuel McGarraty, sont morts après avoir été exposés aux intempéries pendant leur longue marche qui devait les amener de York (aujourd’hui Toronto) à la base de Penetanguishene. La second pierre tombale marque la tombe d’une jeune fille nommée Roseanna McCabe. Nous ne connaissons pas avec certitude ses origines ou comment elle est morte.
17. La maison du Commandant
Le capitaine Samuel Roberts


Rosamond, l’épouse de Roberts
Le commandant supervisait tous les aspects de l’exploitation des établissements.
Le capitaine Samuel Roberts a servi de 1819 à 1822, accompagné de son épouse Rosamond et de sa sœur Letitia.
La maison du Commandant
Le rôle joué par l’officier en charge des Établissements navals était varié. Capitaine Samuel Roberts, qui fut Commandant de la base navale de 1819 à 1822, devait contrôler tous les aspects de l’opération, agir en tant que magistrat, démobiliser tous les marins se conduisant mal, et signaler toute faute professionnelle des officiers. Il devait également approuver les estimations et les transactions. De plus, Roberts devait se familiariser avec le travail qui était effectué par Henry Bayfield, l’ingénieur hydrographe, plus particulièrement toutes les informations se rapportant à l’activité américaine sur les Grands Lacs.
À Penetanguishene, Roberts était accompagné de sa femme Rosamond, âgée de 21 ans, et de la sœur de celle-ci, Letitia âgée de 19 ans. Les dames trouvaient peu de raffinement dans cet endroit inexploité et accidenté. Leur périple à Penetanguishene était dangereux. Cinq de leurs sept traîneaux transportant leurs effets personnels s’étaient perdus dans la glace, et dès leur arrivée à l’Établissement elles avaient trouvé leur logement bien en deçà de leurs attentes. La famille Roberts formait pourtant le centre d’un petit cercle social. Ayant reçu une formation dans les beaux-arts et possédant les compétences requises pour organiser avec succès des réunions sociales, les dames faisaient de leur mieux pour maintenir un certain niveau de confort.
Le fait d’avoir à se servir de sa demeure en tant que bureau pour conduire les affaires officielles et planifier des opérations était incommode et un point délicat pour le Capitaine Roberts. Ce sentiment était également partagé par ces dames qui étaient obligées de se retirer dans les chambres à coucher à l’arrière, à chaque fois que le Capitaine avait du travail à faire. En dépit de ces privations, on a des preuves montrant que Capitaine Roberts appréciait son poste dans le Haut-Canada.




18. La cuisine du commandant


Le commandant avait un serviteur qui préparait les repas et faisait les tâches ménagères.
La cuisine du commandant
Le rang de Capitaine comprenait certains privilèges, comme celui d’avoir un domestique, ce qui permettait aux dames de poursuivre des activités raffinées telles que des travaux d’aiguille et des projets artistiques, pendant que le domestique s’occupait du ménage de la maison, et de la préparation des repas. Le poste de domestique était pris très au sérieux comme le témoigne le renvoi rapide des deux premiers hommes engagés.
Richard Pye, âgé de 21 ans, était celui à qui était finalement revenu le poste. Puisque ce jeune marin venu d’Irlande avait certainement acquis peu d’expérience pratique en matière de ménage, il devait recevoir des directives de ces dames. Le fait que Pye pouvait lire lui permettait d’utiliser des recettes, une qualité fortement appréciée.
Les repas cuisinés pour la famille Roberts devaient certainement être de meilleure qualité que ceux de nombreux autres résidents de la base. Alors que les légumes frais étaient à disposition dans les jardins, d’autres denrées provenaient des réserves stockées dans l’entrepôt de ravitaillement naval. Lorsqu’il recevait des invités, le Capitaine aurait eu accès à sa propre collection de vins et de spiritueux.



19. La maison de l’hydrographe


L’hydrographe Henry Bayfield était basé à Penetanguishene alors qu’il effectuait le relevé du lac Huron, assisté par le jeune aspirant Philip Collins.
La maison de l’hydrographe
En raison de leur piètre performance lors de la dernière guerre, la Marine royale avait décidé que des cartes de navigation plus précises étaient nécessaires pour les commandants. Entamés en 1815, les relevés cartographiques des Grands Lacs devaient recueillir les diverses données nécessaires à cet effet. En même temps, les cartes devaient confirmer l’emplacement des frontières et recueillir des renseignements sur les activités américaines. Le jeune et talentueux ingénieur hydrographe, le Lieutenant Henry Wolsey Bayfield, fut chargé de se rendre au lac Huron en raison de ses précédents travaux sur les lacs Erié et Ontario. Pendant cette nouvelle affectation lui-même et son équipage furent basés à l’Établissement navale de Penetanguishene
L’assistant de Bayfield, Philip Collins, un enseigne âgé de seize ans et seize hommes formaient son équipage. Ils travaillèrent à bord de deux yoles de 19 mètres sur lesquelles ils devaient réussir à loger l’équipement et les fournitures nécessaires aux relevés. La période des relevés débutait à la fonte des glaces au printemps et s’achevait tard en automne, à leur retour. C’était une épreuve redoutable, le travail ardu, sous des conditions climatiques sévères, le manque régulier de fournitures et un abri médiocre étaient le lot quotidien. Des pardessus en toile huilée offraient un certain répit contre l’humidité et des sacs huilés protégeaient leur équipement.
Henry Bayfield


Henry Wolsey Bayfield est né le 21 janvier 1795 dans la ville de Hull, dans le comté de Yorkshire, en Angleterre. Le jeune Bayfield avait mis pour la première fois les pieds au Canada en 1810, quand le navire sur lequel il servait, le HMS Beagle avait accosté à Halifax et à Québec. Après plusieurs affectations sur d’autres navires, Bayfield était retourné au Québec en 1815, et en 1817, à l’âge de vingt-deux ans, l’entière direction de l’enquête du lac Huron lui a été confiée.
« …j’ambitionne de faire si bien mon travail qu’il sera impossible de le parfaire »
La pratique des relevés navales et de la cartographie, connue également sous le terme d’hydrographie, était une science relativement nouvelle au dix-neuvième siècle et Henry Bayfield était peut-être son praticien le plus méticuleux. Pendant l’hiver, alors que son équipage était cantonné à la caserne des marins, Bayfield, avec l’aide de son assistant Philip Collins, transformait ses relevés en cartes, dans la maison mise à sa disposition sur la base.
Le travail de Bayfield se prolongeait bien au-delà des relevés du lac Huron et du temps passé à Penetanguishene. Sa carrière honorable lui a permis de prendre sa retraite avec le grade de Vice-Amiral et il passa ses derniers jours à Charlottetown dans l’île du Prince Edouard. Pendant les années 1870, on pouvait apercevoir le Vice-Amiral en train de faire sa marche quotidienne à travers les rues de la ville. On a écrit que « son apparence distinguée et son allure reflétant la bonté lui valait reconnaissance et respect partout où il allait ».
Bayfield mourut à Charlottetown, à l’âge de 90 ans. De nombreuses cartes de navigation utilisées de nos jours sur les Grands Lacs et sur le fleuve du Saint-Laurent trouvent encore leur origine dans le travail original et extrêmement méticuleux de Bayfield. De par ses contributions exceptionnelles à la cartographie, le Vice-Amiral Henry Bayfield peut véritablement être considéré comme le père de l’hydrographie canadienne.
20. Transition des Établissements navals à militaires

Les établissements militaires et navals ont coexisté à l’installation pendant six ans. L’établissement militaire demeurera en activité jusqu’en 1856.
Transition des Établissements navals à militaires
En passant devant l’atelier de marine moderne, vous faites la transition entre la période navale de l’histoire du site (1817-1834) et la période militaire (1828-1856).
Les contraintes financières dues à la guerre de 1812 ont finalement rattrapé la Marine royale, la forçant à réduire considérablement ses opérations dans les colonies canadiennes. L’année 1822 fut la première de douze années consécutives pendant lesquelles il y eu de nombreuses économies et de graves répercussions pour l’Établissement naval de Penetanguishene. Après 1822, le personnel naval se composait de : 1 lieutenant commandant, 1 assistant chirurgien, 1 constructeur naval, 1 magasinier, 3 hommes valides et 2 garçons (2e classe) comme domestiques. De petits détachements militaires ont continué d’assurer la sécurité et le travail à Penetanguishene, mais ironiquement leur nombre surpassaient maintenant le contingent naval qu’ils soutenaient.
Au cours des années 1820, une commission britannique et américaine établie par le Traité de Ghent a travaillé à officialiser les frontières entre les deux nations en Amérique du Nord. Dans le cadre de ce processus, les Britanniques ont cédé aux États-Unis, l’île Drummond, située dans la partie la plus au nord du lac Huron.
Cela a nécessité le retrait de leur avant-poste militaire là-bas, et toute la garnison a été transférée à Penetanguishene à la fin de 1828. Quelques 70 familles civiles ont accompagné le personnel militaire officiel dans ce déménagement, y compris des Métis et des Autochtones, qui ont continué à fournir les compétences et la main-d’œuvre nécessaires à la garnison nouvellement relocalisée.
Et donc, en 1828, Penetanguishene devient officiellement un Établissement militaire, ainsi que naval. Leur coexistence était fragile au départ, car aucune préparation préalable pour le transfert n’avait été autorisée à Penetanguishene, et le personnel arrivant fut forcé d’utiliser de nombreuses structures navales désuètes pour s’abriter et pour servir d’entrepôt. Le Lieutenant William Henry Woodin, l’officier de marine Commandant, fit de son mieux pour accommoder cet afflux important tandis que l’Armée luttait pour construire sa propre infrastructure.
Mais tandis que l’Établissement militaire progressait lentement, l’Établissement naval restait stagnant jusqu’à ce qu’il cesse définitivement ses opérations en 1834, avec le retrait complet de la Marine royale du Haut-Canada. Les fournitures et les stocks excédentaires furent vendus aux enchères, et le peu de personnel restant fut, soit démobilisé, soit redéployé en Angleterre. L’autorité de l’Angleterre auprès des colonies canadiennes était désormais représentée par l’Armée britannique.
L’organisation militaire


Comme pour les autres établissements britanniques militaires il y avait six branches de l’Armée, travaillant en coopération sous la direction générale du Commandant de la garnison.
Détachement régimentaire :
Le détachement de soldats cantonnés à Penetanguishene pouvait comporter jusqu’à 60 hommes, avec un lieutenant et un ou deux sergents.
Service de l’Adjudant général :
Cette branche était responsable de l’armement, des vêtements et de l’équipement des troupes, aussi bien que du recrutement, des transferts, des démobilisations, et de la discipline.
Services du Commissaire :
La principale fonction de ce service était de ravitailler l’Armée en provisions de toutes sortes.
Service des ordonnances :
Tous les autres besoins militaires étaient fournis par le service des ordonnances qui était également responsable du ravitaillement des casernes.
Le département médical :
Fournissant des soins médicaux au personnel de la base, cette branche de l’Armée était souvent pourvue de chirurgiens travaillant avec des soldats délégués comme assistants.
Le Ministère des Affaires indiennes* :
Le personnel de cette branche était spécifiquement chargé de l’entretien des relations avec les tribus autochtones, alliées à la Grande-Bretagne, particulièrement celles qui avaient combattu lors de la guerre de 1812.
* Veuillez noter que le nom « Ministère des Affaires indiennes » est une appellation historique et que le terme « indien » n’est pas acceptable dans l’usage moderne.
21. La maison de l’adjudant du Fort

L’adjudant du fort James Keating gérait les nombreuses fonctions bureaucratiques de l’établissement militaire. Il vivait à la base avec sa femme Jane et leurs cinq enfants.
La maison de l’adjudant du Fort


Alors que régiments et commandants allaient et venaient à l’Établissement militaire, il y avait la présence permanente de l’Adjudant du Fort à Penetanguishene, qui assurait ainsi la continuité d’année en année. Ses tâches consistaient, entre autres, à recevoir et mettre à exécution les ordres quotidiens du Commandant en charge, à mener des exercices militaires, à inspecter les troupes et passer en revue leur apparence, ainsi qu’instruire les sous-officiers et les hommes. Les responsabilités bureaucratiques comprenaient la garde des ordres régimentaires et la tenue de registres tels que le Registre des Lettres de la Garnison, un registre de tous les mariages, des baptêmes, et des décès qui avaient lieu.
James Keating est arrivé en tant qu’Adjudant du Fort en 1828, accompagné de sa femme et de leurs trois enfants. Deux autres virent le jour pendant son séjour à Penetanguishene. À l’intérieur de la demeure, la cuisine était le point de convergence de la vie quotidienne, avec Mme Keating cuisinant tous les repas sur le foyer, et donnant une éducation de base aux enfants.
Malgré certains problèmes, la famille Keating avait cependant de nombreux avantages sur les premiers colons. Leur maison avait été bâtie pour eux, les terrains environnants étaient déjà défrichés et certaines corvées et provisions étaient fournies par l’Armée. Il se peut que la famille Keating ait également planté un jardin d’herbes aromatiques. Le salaire de Keating en tant qu’Adjudant permettait à la famille de recevoir confortablement des invités.
James Keating


James Keating était un membre actif de la communauté de Penetanguishene. Il a joué un rôle essentiel dans la construction de Saint-Jean-sur-les-Lignes, la première église anglicane de la région. Dans ses dernières années, il a également servi comme Superintendant local du canton de Tay.
James Keating mourut 1849 et est enterré au cimetière de Saint-Jean-sur-les-Lignes. Sa femme Jane et ses enfants ont continué à vivre dans la maison jusqu’en 1856, quand ils ont dû déménager, à la fermeture de la base. La propriété familiale est restée debout encore un demi-siècle jusqu’à ce qu’elle brûle entièrement en 1913. La reconstruction actuelle est basée sur les photographies originales et est bâtie autour du double foyer et de la cheminée d’origine.
22. Le terrain de parade


La pratique quotidienne des exercices était une exigence pour les soldats britanniques afin d’assurer leur performance constante en réponse aux ordres donnés.
Le terrain de parade
Des exercices militaires quotidiens représentaient la partie la plus importante de la routine régulière des soldats. Ces exercices avaient pour but de s’assurer que les soldats obéissent de façon consistante et précise à des ordres spécifiques sur la manipulation des mousquets, les ordres de marche et les manœuvres. Ils étaient exécutés au moins trois fois par jour; un exercice supplémentaire pouvait être assigné pour punir un mauvais comportement ou des infractions aux règles, lors des appels ou des inspections. Le terrain central des Établissements militaires fournissait le grand espace ouvert nécessaire à cette fin.
Les soldats étaient cantonnés ensemble dans de grandes casernes en pierre à deux étages qui se dressaient derrière le Quartier des Officiers. Une règle militaire permettait pour chaque centaine de soldats, à six d’entre eux de pouvoir être accompagnés de leur femme et enfants. À Penetanguishene, cette règle parait avoir été assouplie et il y avait souvent plus de femmes et d’enfants inscrits dans les registres qu’il était officiellement permis. Pendant les années d’occupation, une moyenne de cinquante à soixante personnes vivait dans la caserne. Ce nombre a culminé en 1848 avec cent cinq personnes se répartissant entre des soldats, leurs femmes et leurs enfants.
Ce large bâtiment fut détruit par un incendie en 1870, après que la propriété militaire soit devenue une maison de redressement pour jeunes garçons.


23. Le Quartier des Officiers

Cette luxueuse résidence abritait le commandant de la Garnison et tous les officiers subalternes. Cette structure d’origine a été restaurée dans son style des années 1840.
Le Quartier des Officiers


L’officier commandant le détachement régimentaire remplissait les fonctions de Commandant de la Garnison de Penetanguishene. Les responsabilités de cette fonction étaient de superviser la routine quotidienne de la garnison et de s’assurer de la coopération entre les six branches militaires. L’officier commandant présidait également à la distribution annuelle des cadeaux aux alliés autochtones et il était responsable de garantir le bien-être de tous les retraités militaires arrivant dans la région.
Les officiers de l’Armée britannique appartenaient souvent à la classe supérieure et ils achetaient généralement leur grade, que l’on appelait « commission ». Bien que ce système puisse sembler étrange aux sensibilités modernes, l’importance qu’il met sur le pedigree social et l’éducation visait à promouvoir des qualités de meneur fortes, avec un intérêt direct dans la préservation de l’Empire britannique. Bien que hautement privilégiés, ils étaient néanmoins des hommes dévoués et déterminés.
Même lorsqu’ils servaient dans les coins les plus reculés de l’Empire britannique, ces officiers amenaient avec eux le style de vie de la haute société. La délégation des responsabilités quotidiennes leur laissait suffisamment de temps pour poursuivre des activités de loisirs comme la chasse, la pêche et l’organisation de soirées sociales. Dans le Quartier des Officiers, des personnalités proéminentes de la communauté grandissante de Penetanguishene se distrayaient avec de la musique, des cartes et des jeux de salon.
Un membre du personnel du Mess des Officiers prenait en charge les arrangements domestiques pour les officiers et se chargeait d’obtenir toutes les fournitures nécessaires, de planifier les menus quotidiens et d’organiser les événements sociaux. Un domestique l’aidait à ces tâches ainsi que pour d’autres besoins quotidiens tels que le nettoyage, la lessive et l’entretien des feux. Les épouses des soldats pouvaient trouver un emploi dans le Quartier des Officiers comme aide-cuisinières ou personnel de nettoyage.
Le magnifique Quartier des Officiers est le seul bâtiment d’origine sur le site historique et il a été complètement restauré pour représenter ce à quoi il ressemblait à ces débuts, à la fin des années 1830.
La restauration du Quartier des Officiers

La construction originale du Quartier des Officiers a débuté en 1831, mais il a fallu attendre l’été 1836 pour que le toit soit achevé, et que le bâtiment devienne habitable. Le bâtiment a été construit à partir de calcaire taillé, extrait de la carrière voisine de l’île Quarry et était revêtu à l’intérieur de murs de briques recouverts de lattes et de plâtre. Construit pour durer, le Quartier des Officiers était la plus grande de toutes les structures de ce genre construites par les Britanniques dans le Haut-Canada et est l’un des rares exemples du 19e siècle qui subsiste de nos jours.
Pendant vingt ans, le bâtiment a servi de résidence pour les officiers de la garnison. Bien qu’il ait été construit pour accueillir trois officiers, le Quartier des Officiers n’était généralement occupé que par un ou deux officiers, avec un préposé au Mess et un domestique. L’une de ses plus importantes fonctions était de distraire les dirigeants de la garnison et les notables de la région.
Entre 2002 et 2007, le Quartier des Officier a été fermé au public afin de procéder à une restauration majeure. Des fouilles archéologiques autour du périmètre du bâtiment ont été effectuées, permettant la stabilisation des fondations. Ensuite, la restauration de la maçonnerie hors-sol fut entreprise.
À l’intérieur, de multiples couches de peinture à base de plomb ont été enlevées, révélant finalement les couleurs d’origine utilisées sur les murs en 1836. Celles-ci ont été scannées et reproduites pour la restauration, et appliquées une fois le plâtre remplacé. Quelques équipements modernes ont été ajoutés pour permettre au bâtiment de respecter les normes actuelles. Il a été rouvert au public en juillet 2008.
Les répercussions


En 1856, la base est complètement fermée et de 1859 à 1903, les bâtiments sont transformés en maison de correction pour garçons. En 1953, l’archéologue Dr. Wilfrid Jury a relevé la coque du HMS Tecumseth au fond de la baie de Penetanguishene et elle est maintenant exposée dans le centre moderne du HMS Tecumseth.
Les répercussions
Finalement, la paix continue avec les Américains et de nouvelles pressions financières en Angleterre eurent des conséquences néfastes sur la présence militaire dans les colonies canadiennes. Le retrait progressif des troupes britanniques régulières fit que des méthodes alternatives de répartition du personnel aux postes frontières sont devenues nécessaires. À cette fin, le régiment d’infanterie, le « Royal Rifles of Canada » fut formé, et un détachement a servi à Penetanguishene de 1846 à 1851.
Cependant, même cette dépense ne pouvait être maintenue et, en 1851, la garnison de Penetanguishene fut laissée aux soins d’un petit nombre de retraités militaires. En 1856, la base fut complètement fermée et une autre époque arriva à sa fin.
À sa fermeture, ce qui restait des terres et des bâtiments de l’Établissement militaire a été cédé au Gouvernement canadien. En 1859, la base a été transformée en un Centre de Redressement pour jeunes garçons, qui est resté en place jusqu’en 1903. L’année suivante, la propriété est devenue un complexe hospitalier, qui s’est progressivement développé en ce qui est maintenant le Centre de Soins de Santé Mentale de Waypoint et que vous pouvez apercevoir sur le flanc de la colline surplombant la base navale et militaire d’origine.
En 1953, l’archéologue Dr. Wilfrid Jury a remonté la coque du HMS Tecumseth du fond de la Baie de Penetanguishene. Après avoir été exposés dans de nombreux endroits autour du site historique, ses restes sont maintenant préservés dans le Centre HMS Tecumseth. Des fouilles sur le site historique ont eu lieu tout au long des années 1950 et 1960, et en 1973, les Établissements navals et militaires ont été ouverts pour la première fois en tant que site d’interprétation historique. 1991 a vu un réaménagement majeur de l’extrémité sud de la propriété, et en 1994 l’ensemble du complexe a été rebaptisé : « Le Havre de la découverte ».
Merci de votre visite au Havre de la découverte et d’avoir exploré le passé avec nous!



Remarque importante : les enregistrements audio de nos visites sont créés en utilisant l’intelligence artificielle. Bien que nous nous efforcions d’être exacts, notez que la prononciation de certains noms peut ne pas toujours être correcte.

Billets de saison
Pour seulement 35,00 $, comprend la taxe, les détenteurs d’un billet de saison bénéficient d’un accès illimité aux deux lieux historiques primés lorsqu’ils sont ouverts au grand public. Cela inclut l’entrée la plupart des événements spéciaux, y compris Premières Lueurs et Pumpkinferno.

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